La construction d’une piscine biologique s’inspire des lacs et des étangs naturels. Le but est de recréer un écosystème naturel qui va purifier l’eau. Cela permet de faire l’impasse sur les produits phytosanitaires. Bien qu’il soit possible de procéder à une auto-construction de ces bassins de nage, ce projet demande une certaine réflexion. Voici un petit point sur les différents éléments à considérer lors de la construction d’une piscine biologique.
Préparer la construction d’une piscine biologique
Avant de se lancer dans la construction d’une piscine biologique, il est important de bien préparer son futur chantier. Pour y parvenir, il faut comprendre comment fonctionnent ces bassins de nage. Il faut également préparer son futur aménagement pour que la piscine s’intègre harmonieusement dans votre jardin.Principe de fonctionnement
Une piscine biologique est un espace de baignade écologique, dont le traitement s’effectue sans produits chimiques. Cela est possible grâce au phénomène de lagunage et à la configuration assez particulière de ces bassins.Une piscine biologique est composée de deux à trois compartiments distincts : une zone de baignade, une zone de lagunage et une zone de régénération. L’eau circule entre ces trois zones en continue, pour éviter tout phénomène de stagnation.
La zone de lagunage assure la filtration mécanique et l’épuration de l’eau. Les racines des plantes qui s’y trouvent, ainsi que les roches, retiennent les particules polluantes. Ces derniers sont ensuite décomposés par les micro-organismes qui ont élu domicile dans le lagon.
La zone de régénération s’apparente à une mini-cascade. Elle a à la fois une vocation décorative et désinfectante. En effet, elle va oxygéner l’eau ce qui permet d’éliminer certaines bactéries susceptibles de polluer l’eau de la zone de baignade.
Dimensions
Du fait de ses caractéristiques, une piscine biologique occupe une surface plus importante qu’une piscine classique. En effet, il faut prévoir un espace suffisant pour accueillir la zone de baignade et la zone d’épuration.Afin que le renouvellement se fasse suffisamment rapidement, la zone de lagunage doit occuper au moins une surface équivalente à la zone de baignade. Toutefois, dans les grandes installations, cette proportion peut aller jusqu’à deux tiers de la superficie totale.
La zone de baignade doit au moins occuper une superficie de 40 m2. De ce fait, la piscine biologique pourrait occuper une superficie minimale de 80 à 100 m2.
Il est à noter que pour éviter les contraintes administratives (notamment la demande de permis de construire), il est préférable que le bassin n’occupe pas plus de 100 m2 de surface. Sa profondeur doit également être inférieure à 2 m.
Emplacement
L’emplacement d’une piscine biologique ne doit pas être négligé. Il faut prendre en considération l’exposition au soleil, la direction des vents dominants ainsi que l’emplacement des grands arbres – s' il y en a dans le jardin.Le soleil joue un rôle fondamental pour chauffer votre espace de baignade et pour apporter de l’énergie aux plantes aquatiques. Le plein soleil n’est toutefois pas conseillé, puisque cela va également favoriser le développement des algues.
Il faut également éloigner son bassin écologique des grands arbres. Leurs racines ont tendance à chercher les zones humides en période sèche, ce qui peut mettre votre piscine biologique en danger. De plus, les feuilles mortes risquent de s’accumuler dans l’eau, et favoriser le développement d’algues vertes.
Enfin, il faut faire attention à la direction du vent, puisqu’il emporte avec lui des débris organiques et minéraux. Ces derniers pourraient alors polluer votre piscine biologique, et perturber son équilibre écologique.
Construire une piscine biologique
Une fois l’emplacement de la piscine déterminé, il est temps de procéder à sa construction. Cela s’effectue en quelques étapes.Les gros œuvres
Pour donner forme à sa piscine biologique, il est possible de créer un bâti maçonné. Toutefois, il est tout à fait possible de créer un étang de nage sans procéder à des travaux de maçonnerie. Cela permet d’avoir un rendu plus naturel, puisque ce sont les travaux de terrassement qui donneront forme au bassin.Avant de procéder aux travaux de terrassement et d’excavation, il faut tout d’abord délimiter l’emplacement de la piscine biologique. Pour cela, il est conseillé de faire un traçage au sol, tout en prenant soin de marquer l’emplacement de la zone de baignade et de lagunage. Il faut également déterminer un « point 0 », qui sert de repère pour le terrassement.
Il faut ensuite procéder aux travaux d’excavation. La partie baignade aura en moyenne une profondeur de 140 cm. Il faut prévoir un fond légèrement en pente. Cela permet de diriger l’eau vers une zone précise. Cela va ensuite faciliter le drainage à l’aide d’une pompe. La partie lagunage aura une profondeur moindre, d’environ 50 à 60 cm.
Enfin, il faut prévoir des tranchées pour le passage des canalisations et de la bonde de fond. Ces tuyaux vont permettre d’acheminer l’eau vers la zone de lagunage. Il ne faut pas oublier les tranchées pour les raccords électriques.
Etanchéité de la piscine
Une fois les gros œuvres terminés, il est temps d’installer tous les raccordements hydrauliques et électriques de la future piscine biologique. Il faut ensuite reboucher les tranchées avant de mettre en place un lit de sable. Enfin, vous devez marquer les limites de votre piscine biologique, à l’aide de pierres ou d’une bordure en plastique.La prochaine étape consiste en l’installation d’un feutre de protection géotextile sur toute la surface du bassin. Ce dernier doit déborder largement par-dessus les bordures de la piscine. Ce feutre de protection permet d’éviter que des racines ou des pierres viennent transpercer la membrane d’étanchéité du bassin.
Enfin, pour assurer l’étanchéité de votre étang de nage, il est conseillé d’opter pour une bâche en EPDM. Ce revêtement en caoutchouc présente une résistance à toute épreuve. Elle est insensible aux rayons UV et aux variations de température. De plus, son impact environnemental est négligeable, et elle ne crée aucun rejet nocif pour les plantes et les animaux.
Aménager la zone de lagunage
La zone de lagunage joue le rôle de filtre et garantit la qualité de l’eau dans la zone de baignade. Pour y parvenir, les plantes, les animaux ainsi que les micro-organismes qui y évoluent agissent en symbiose pour assurer la filtration et la désinfection de l’eau.Avant toute chose, il faut créer une séparation physique entre la zone de lagunage et la zone de baignade. Cela peut se faire en installant un mur de pierre voire des traverses en bois. La seule condition est d’opter pour un matériau imputrescible.
Par la suite, il faut mettre en place un substrat, qui doit être répandu de manière uniforme. Son épaisseur doit être suffisante afin de pouvoir y planter des végétaux aquatiques. Ce substrat joue le rôle de filtre et de support pour le biofilm du lagon.
Vous pouvez ensuite mettre le bassin en eau, que ce soit avec de l’eau de pluie ou l’eau du réseau. Une fois que le bassin est rempli d’eau, il est temps d’installer les plantes aquatiques. Ces dernières peuvent être plantées en pot, ou directement sur le substrat avec leur motte de terre.
Pour finir, il suffit de finaliser sa piscine biologique en effectuant les aménagements extérieurs. Pour cela, il faut laisser parler son imagination. Il est notamment possible d’installer une terrasse en bois, un dallage en pierre voire une plage de sable.
Quelles plantes choisir pour le lagunage d’une piscine biologique ?
Les plantes qui se situent dans la zone de lagunage ont un rôle clé dans le bon fonctionnement d’une piscine biologique. Elles ont pour mission de maintenir la qualité de l’eau, quelle que soit la saison. Il faut ainsi choisir les plantes qui seront installées dans la zone de lagunage avec soin.Plante épurative
Les plantes épuratives doivent être installées dans la zone d’épuration de votre piscine biologique. Ces végétaux ont pour mission l’élimination des substances toxiques qui polluent l’eau, dont les métaux lourds.Pour y parvenir, ces plantes agissent en symbiose avec des bactéries qui s’accrochent à leurs racines. Ces dernières décomposent les polluants afin de les transformer en matière organique. Cela va permettre de préserver l’équilibre biologique de la piscine.
Les plantes épuratives les plus communes sont : la jacinthe d’eau, la menthe aquatique, les phragmites ainsi que le caltha palustris.
Plante oxygénant
Les plantes oxygénases doivent être installées dans la lagune. Ces végétaux ont la capacité d’enrichir l’eau en oxygène. Cet élément est indispensable au développement de la vie microbienne, vu que les micro-organismes ont besoin de respirer.Attention, il faut éviter de surcharger le bassin en plantes oxygénantes. En effet, durant la nuit, ces végétaux consomment l’oxygène de l’eau. Présentes en excès, ces plantes pourraient provoquer une carence en oxygène durant la matinée.
Les plantes oxygénases les plus communes sont : l’élodée, l’hippuris ainsi que la renoncule aquatique.
Plante décorative
Les plantes décoratives s’installent aussi bien dans la zone de baignade que dans le lagon. Leur présence dans une piscine biologique est principalement motivée par des raisons esthétiques. Elles apportent une touche de couleur et de l’élégance à votre étang de baignade.Certaines plantes décoratives comme les nénuphars, le papyrus ou le lotus contribuent également à limiter la prolifération des algues. En effet, elles consomment les phosphates et l’azote dissous dans l’eau. De plus, elles créent de l’ombrage, ce qui gêne le phénomène de photosynthèse.